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Les Spécificités Du Statut De Coopérative Pour Structurer Votre Projet

Le paysage économique français voit depuis plusieurs années une montée en puissance remarquable des structures coopératives, incarnant les valeurs de l’économie sociale et solidaire (ESS). Face à l’accélération des enjeux environnementaux et sociaux, mais également à la recherche de modèles plus équitables et durables, les coopératives apparaissent comme une réponse crédible et structurante. L’objectif de cet article est d’explorer en profondeur les atouts et les contraintes du statut coopératif pour structurer un projet professionnel en France, en mettant en lumière les spécificités juridiques, fiscales et organisationnelles qui le distinguent des statuts traditionnels tels que la SARL, la SAS ou encore l’association. Cette analyse détaillée permettra aux porteurs de projets d’évaluer la pertinence de la coopérative dans leur stratégie entrepreneuriale et de comprendre comment ce modèle peut favoriser la pérennité, la cohésion des parties prenantes et l’impact sociétal.

Définition Et Principes Fondateurs De La Coopérative

Définition Juridique De La Coopérative

La coopérative trouve sa définition juridique principalement dans le Code de commerce et la loi relative à l’économie sociale et solidaire (ESS) de 2014. Articulée autour d’une logique d’entreprise collective, elle repose sur le principe d’union de personnes physiques ou morales réunies par un contrat afin de satisfaire leurs besoins économiques, sociaux ou culturels. À la différence d’une société classique à but purement lucratif, la coopérative adopte un but lucratif limité, privilégiant la mutualisation des moyens et la redistribution équitable des résultats. Si elle peut générer des excédents, ceux-ci sont majoritairement réinvestis dans le développement de l’activité, dans les réserves impartageables ou sous forme de ristournes versées aux membres selon leur contribution effective.

Les Sept Principes Coopératifs De L’Alliance

Au cœur de l’identité coopérative se trouvent les sept principes définis par l’Alliance coopérative internationale (ACI). Ces principes, portés depuis plus d’un siècle, structurent la gouvernance et la mission de chaque coopérative, quelle que soit sa taille ou son secteur d’activité. Leur mise en œuvre permet d’assurer la cohérence entre les valeurs proclamées et la pratique opérationnelle quotidienne.

Objectifs Poursuivis Par Les Coopératives

Les coopératives visent avant tout la mutualisation des ressources et la création d’une valeur partagée pour leurs membres. En réunissant des compétences, des capitaux et des réseaux, elles garantissent la pérennité économique et une insertion locale renforcée. Par ailleurs, la gouvernance participative incite chaque coopérateur à s’engager durablement dans la vie de la structure, renforçant ainsi la cohésion et la responsabilité collective. Enfin, la dimension sociale joue un rôle clé : la coopérative se fixe souvent des objectifs d’insertion professionnelle, d’aide au développement local ou de réduction de l’empreinte écologique, contribuant ainsi à un modèle entrepreneurial plus équilibré et résilient.

Formes Principales De Coopératives En France

SCOP : Sociétés Coopératives Et Participatives

Les SCOP représentent l’une des formes coopératives les plus répandues en France, avec près de 2 400 entités employant plus de 50 000 salariés. Leur particularité repose sur le principe selon lequel les salariés-associés détiennent au minimum 51 % du capital et exercent le contrôle majoritaire. La répartition des bénéfices est encadrée : au moins 57 % des excédents sont affectés aux réserves impartageables, ce qui garantit une solidité financière sur le long terme, tandis que le reste peut être redistribué sous forme de ristournes ou de participation au capital.

SCIC : Sociétés Coopératives D’Intérêt Collectif

Les SCIC se distinguent par leur ouverture multi-parties prenantes : salariés, usagers, collectivités territoriales, bénévoles et partenaires peuvent figurer parmi les coopérateurs. Cette structure vise un double objet économique et social, en combinant la recherche de viabilité financière avec un projet d’intérêt collectif. Les SCIC constituent un levier puissant pour des projets d’aménagement du territoire, de services à la personne ou de circuits courts alimentaires, où la co-construction avec les bénéficiaires et les acteurs publics est centrale.

Autres Statuts Coopératifs

Outre les SCOP et les SCIC, le statut coopératif se décline en plusieurs formats adaptés à divers secteurs : les SICA (Sociétés d’Intérêt Collectif Agricole) pour le monde agricole, les coopératives de production pour la fabrication et l’artisanat, les coopératives de consommation pour la distribution, et enfin les coopératives de crédit comme le Crédit Agricole ou la Banque Populaire. Les différences résident principalement dans les modalités de constitution du capital, la composition sociétaire et l’objet social. Ces variantes offrent ainsi une palette de solutions pour structurer des projets très divers, tout en respectant les principes fondamentaux de la coopération.

Gouvernance Démocratique Et Prise De Décision

Assemblée Générale

L’Assemblée générale tient un rôle central dans la vie d’une coopérative : elle valide les comptes annuels, approuve les orientations stratégiques et nomme les organes de direction. En règle générale, la convocation est annuelle et doit respecter un quorum défini dans les statuts (souvent 20 % des voix). Cette réunion constitue un temps fort permettant aux coopérateurs de débattre des enjeux clés, d’interroger la direction et de proposer des amendements aux règles internes.

Conseil D’administration Ou Directoire

Selon la taille et les statuts de la coopérative, la gouvernance exécutive peut prendre la forme d’un conseil d’administration ou d’un directoire associé à un conseil de surveillance. Le mode de désignation se fait par élection directe des coopérateurs, garantissant ainsi la légitimité démocratique des dirigeants. Les pouvoirs sont clairement définis dans les statuts : pilotage opérationnel, préparation du budget et des orientations stratégiques, contrôle de la bonne application des décisions de l’Assemblée générale.

Spécificités Démocratiques

La règle « un coopérateur = une voix » illustre la force de la coopérative : chaque membre dispose d’un pouvoir égal, quel que soit le nombre de parts sociales détenues. Cette égalité formelle se traduit par des mécanismes de participation forts tels que les groupes de travail thématiques, les commissions d’agrément des nouveaux adhérents ou encore les conventions annuelles de formation mutualisée, qui permettent à chacun de s’impliquer activement dans la vie de la structure. Ces dispositifs renforcent la cohésion interne et préviennent les dérives oligarchiques souvent observées dans d’autres formes sociétaires.

Capital Social Et Partage Des Bénéfices

Capital Variable Ou Fixe

Une particularité structurante des coopératives est la possibilité d’adopter un capital variable. Les statuts peuvent prévoir des modalités d’entrée et de sortie des coopérateurs plus souples, sans nécessiter de modification constante des statuts. Les règles de retrait des parts sociales sont définies explicitement : délai de préavis, décote en cas de retrait anticipé, valorisation par un expert indépendant. Ces dispositions visent à concilier flexibilité financière et protection du collectif.

Destinations Du Résultat

La gestion des excédents respecte un ordre de répartition rigoureux : d’abord les charges, puis l’affectation des réserves obligatoires et indivisibles, avant toute distribution de ristournes aux coopérateurs. Le calcul des ristournes se base non sur le capital apporté, mais sur l’activité économique réalisée par chaque membre, ce qui renforce le lien direct entre contribution et partage des bénéfices. De plus, la rémunération du capital est plafonnée selon un taux légal ou statutaire, évitant les distorsions de pouvoir financier au sein du groupe.

Sécurité Financière Et Solvabilité

Le caractère variable du capital peut impacter la trésorerie si les entrées ou sorties de coopérateurs sont massives. Pour pallier ce risque, de nombreuses coopératives mettent en place des garanties bancaires ou adhèrent à des fonds de garantie spécifiques de l’ESS, comme le Fonds de Garantie Coopérative. Ces dispositifs renforcent la confiance des partenaires financiers et assurent une meilleure stabilité économique, notamment lors des phases de développement ou de restructuration.

Responsabilité Des Membres Et Statut Social

Responsabilité Civile Et Pénale

Le principe général dans une coopérative est la responsabilité limitée aux apports, protégeant le patrimoine personnel des membres. Toutefois, des situations particulières de faute de gestion, de caution ou de cautionnement personnel peuvent engager la responsabilité civile et pénale des dirigeants. Les statuts doivent donc inclure des clauses précises sur l’étendue de cette responsabilité et prévoir, si nécessaire, des assurances RCP pour couvrir les risques spécifiques liés aux activités exercées.

Statut Social Des Dirigeants Et Salariés-Associés

Dans une SCOP, les dirigeants sont assimilés-salariés et relèvent du régime général de la Sécurité sociale, bénéficiant ainsi d’une protection sociale similaire à celle des employés classiques. Cette situation avantageuse concourt à une meilleure attractivité pour le poste de direction. En revanche, d’autres formes de coopératives peuvent prévoir un statut d’indépendant pour les dirigeants ou certains membres, modifiant alors le régime de cotisations, la protection sociale et l’accès à la retraite. Il est crucial de bien analyser ces implications avant la rédaction des statuts et la prise de fonction.

Régime Fiscal Et Obligations Comptables

Imposition Des Résultats

Les coopératives peuvent opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) ou, pour certaines d’entre elles, bénéficier d’une imposition sur le revenu (IR) si elles remplissent des conditions spécifiques, comme c’est le cas des coopératives agricoles. Par ailleurs, des exonérations partielles existent sur l’IS pour les premières années d’activité, ainsi que sur la contribution économique territoriale (CET) ou la taxe foncière, dès lors que la coopérative s’engage dans des projets d’insertion ou de revitalisation de zones rurales.

TVA Et Règles Spécifiques

Dans certains cas, les activités de nature mutualiste peuvent bénéficier d’une exonération de TVA. Les coopératives relevant d’un régime réel simplifié ou d’un régime normal doivent déterminer leur assujettissement en fonction du chiffre d’affaires et de la nature des prestations fournies. Une attention particulière doit être portée aux opérations entre membres, qui peuvent faire l’objet de règles spécifiques d’exonération ou de franchise selon la nature de la prestation.

Obligations Comptables Et De Publication

Toute coopérative doit tenir une comptabilité conforme au Plan Comptable Général, établir un rapport de gestion et, au-delà d’un certain seuil de chiffre d’affaires ou de nombre de salariés, nommer un commissaire aux comptes. Le dépôt des comptes annuels au greffe du tribunal de commerce et la communication d’un rapport d’activité aux membres font partie intégrante du devoir de transparence. Ces obligations garantissent la fiabilité de l’information financière et renforcent la confiance des partenaires et des adhérents.

Financement Et Accès Aux Dispositifs D’aide

Apports Coopératifs Et Augmentation De Capital

Le premier levier de financement d’une coopérative est l’appel aux apports des adhérents, qu’il s’agisse de salariés, de clients ou d’autres parties prenantes. Il est également possible de faire appel à des collectivités locales, des associations spécialisées ou des fonds dédiés à l’ESS, tels que la Nef ou les fonds Fragments. Ces apports peuvent être mobilisés de manière progressive, via des augmentations de capital successives, offrant une souplesse de trésorerie tout en consolidant l’équité entre coopérateurs.

Emprunts Participatifs Et Crowdfunding Coopératif

Les plateformes de crowdfunding spécialisées dans l’ESS, telles que LITA.co ou Wiseed, proposent des conditions avantageuses pour les coopératives. Les emprunts participatifs, à taux préférentiels, représentent un moyen complémentaire de financer des investissements structurels sans diluer le capital ou fragiliser la gouvernance interne. Ces dispositifs favorisent par ailleurs l’implication communautaire, chaque contributeur devenant un ambassadeur potentiel du projet coopératif.

Subventions Et Aides Publiques

Plusieurs programmes nationaux et régionaux soutiennent la création et le développement des coopératives : France Active, ADIE, Initiative France ou encore les dispositifs régionaux d’avance remboursable. Les coopératives peuvent également prétendre aux fonds européens dédiés à l’ESS, notamment pour des projets innovants à fort impact social ou environnemental. La combinaison judicieuse de ces dispositifs subventionnés et d’apports privés constitue un levier puissant pour assurer le lancement et la montée en charge des activités.

Modalités De Création Et Transformation En Coopérative

Préparation Du Projet

La genèse d’une coopérative nécessite une étude de faisabilité approfondie, un business plan adapté aux spécificités coopératives et une réflexion partagée sur la gouvernance. La rédaction des statuts doit prévoir des clauses spécifiques ESS, incluant les principes démocratiques, les conditions d’agrément et de retrait des membres, ainsi que la gestion des réserves impartageables. L’implication précoce des futurs coopérateurs et des réseaux d’accompagnement (Chambres régionales de l’ESS, coopératives d’amorçage) est un facteur clé de succès.

Procédure De Constitution

Une fois le projet validé, la convocation de l’Assemblée générale constitutive permet d’approuver les statuts, d’élire les dirigeants et de réaliser les apports. L’immatriculation au Registre du commerce et des sociétés (RCS) ou au Répertoire des métiers, selon l’activité, conclut la phase administrative. Les formalités légales incluent la publication d’une annonce légale et le dépôt des statuts au greffe, garantissant ainsi la publicité et la transparence du projet.

Transformation D’une Autre Société En Coopérative

La conversion d’une SARL ou d’une SAS en SCOP constitue une voie privilégiée pour des entreprises souhaitant privilégier un modèle participatif. Cette transformation s’appuie sur l’évaluation des apports, l’accord des créanciers et l’agrément des organes sociaux. Des mécanismes fiscaux incitatifs, tels que l’exonération de droits d’enregistrement ou la possibilité de neutralité fiscale, sont souvent mobilisés pour faciliter cette mutation, sous réserve du respect des conditions légales.

Cas Pratiques Et Retours D’Expérience

Exemples De SCOP Emblématiques

Plusieurs coopératives ont su démontrer la performance du modèle SCOP. Chèque Déjeuner, fondée en 1964, regroupe aujourd’hui plus de 6 000 salariés et un réseau de 150 000 entreprises clientes, illustrant l’efficacité d’une gouvernance partagée et d’une stratégie de diversification. Enercoop, qui fédère plus de 70 pouvoirs publics et 22 000 consommateurs, montre comment une SCIC peut concilier approvisionnement en énergies renouvelables et développement territorial. L’Atelier Récup’, PME culturelle et solidaire dédiée à la récupération d’objets, témoigne de la réussite de petites structures coopératives axées sur l’économie circulaire.

Étude Comparative Avec D’autres Statuts

Pour un projet de services, la SAS offre une grande flexibilité statutaire et une possibilité d’attirer des investisseurs externes, mais au prix d’une gouvernance souvent centralisée et d’une logique de rendement financier prioritaire. À l’inverse, la coopérative contraint la distribution des bénéfices et limite la valorisation du capital, mais renforce l’engagement des parties prenantes et la stabilité à long terme. Les risques de dilution du pouvoir envers les tiers sont ainsi réduits, tandis que la cohésion interne et l’adhésion collective deviennent des atouts majeurs.

Conseils Pour L’Animation Et La Pérennisation

La vitalité d’une coopérative repose sur l’animation continue de la communauté des membres. La formation régulière, qu’elle soit interne ou via des organismes externes, permet de maintenir un haut niveau de compétences et d’innovation. Une communication transparente et interactive, à travers des newsletters, des séminaires participatifs ou des plateformes collaboratives, facilite le partage d’expériences et la cohésion. Enfin, la coopération inter-coopératives, par le biais de fédérations ou de consortiums, ouvre l’accès à de nouveaux marchés et renforce la résilience collective.

Perspectives Vers Une Gouvernance Durable

À l’heure où la question du sens et de la responsabilité sociétale des entreprises prend une ampleur croissante, la coopérative se positionne comme un modèle d’avenir. Les attentes des consommateurs, des partenaires financiers et des institutions publiques convergent vers une exigence de transparence, d’inclusion et de durabilité. Les coopératives, fortes de leurs principes démocratiques et de leur capacité à réinvestir systématiquement leurs excédents, sont particulièrement bien armées pour répondre à ces défis. En favorisant la co-construction, la mutualisation des compétences et la solidarité, elles ouvrent des perspectives de croissance soutenable et d’innovation sociale. Pour toute structure souhaitant intégrer ces dimensions dans sa stratégie, l’accompagnement par des experts coopératifs, des avocats spécialisés et les réseaux ESS reste un gage de réussite sur le long terme, assurant une trajectoire cohérente avec les valeurs coopératives fondamentales.

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