STATUTS ENTREPRISE By Infonet

De quoi avez-vous besoin ?

Obtenir des statuts d'entreprise

Accès à tous les services avec le contrat Infonet Pro : Premier mois à 3 € HT puis forfait à 99 € HT / mois avec 24 mois d'engagement

Services B2B d’analyse et d’information légale, juridique et financière réservés aux entreprises

Infonet est un service privé, commercial et non-officiel. Infonet est distinct et indépendant du Registre National du Commerce et des Sociétés, de l’INSEE, d’Infogreffe et des administrations publiques data.gouv.fr.

Contrat Infonet Pro
Accès illimité à tous les services
3 € HT
le premier mois
puis 99 € HT par mois
engagement 24 mois
  • Tous les filtres de recherche
  • Toutes les colonnes du listing
  • Tous les ratios bancaires
  • Tous les modules d’analyse
  • Tous les documents premium
  • Toutes les options import/export
Avis Vérifiés
Basé sur 607 avis
4.6/5
EXCELLENT
MOYEN
MAUVAIS
Les avis sont collectés par la société tierce Avis vérifiés. Ils sont affichés par ordre décroissant de date et proviennent des utilisateurs du site infonet.fr et sans aucune contrepartie. En savoir plus.

Freelance et responsabilité limitée : décryptage du statut EURL

À l’heure où le travail indépendant ne cesse de prendre de l’ampleur, l’EURL s’impose comme une option juridique particulièrement équilibrée pour le freelance soucieux de préserver son patrimoine tout en conservant une souplesse d’organisation. En France, le nombre de travailleurs indépendants a dépassé 3 millions en 2022, dont plus de 850 000 exercent sous un statut sociétaire. Face à cette évolution, la structuration juridique ne répond pas seulement à une exigence réglementaire mais constitue un véritable levier de crédibilité auprès des clients, des partenaires et des établissements bancaires. Sécuriser son activité, encadrer ses relations commerciales et optimiser sa situation fiscale et sociale sont autant d’enjeux majeurs pour le consultant, le formateur ou le développeur freelance.

Dans cet article, nous analyserons en profondeur les spécificités juridiques de l’EURL pour un freelance, depuis sa définition et ses conditions d’éligibilité jusqu’à son régime fiscal, social et comptable. Nous aborderons également les bonnes pratiques à adopter pour éviter les écueils tels que la levée du voile ou les contestations de responsabilité, mais aussi la gestion quotidienne et les perspectives d’évolution de ce statut. L’objectif est de fournir un guide complet, riche en conseils pratiques et en exemples concrets, afin de vous accompagner pas à pas dans la création et la gestion de votre EURL freelance.

Définition précise du statut EURL appliqué aux freelances

L’EURL, ou « entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée », constitue une déclinaison de la SARL dédiée à un unique associé. Dans sa structure, elle allie la simplicité de l’entreprise individuelle et la protection offerte par la responsabilité limitée. Le freelance gérant-associé unique dispose ainsi d’une personnalité juridique distincte de sa personne physique, ce qui lui permet de séparer clairement son patrimoine professionnel de son patrimoine personnel. Cette séparation juridique offre une protection essentielle en cas de difficultés financières, tout en conservant une certaine flexibilité de gestion.

Qu’est-ce qu’une EURL ?

L’EURL est avant tout une société à responsabilité limitée (SARL) ne comptant qu’un seul associé. Elle présente la particularité d’être dirigée, dans la majorité des cas, par cet unique associé exerce le rôle de gérant. Le gérant-associé unique détient alors l’intégralité du capital social et peut opérer en toute autonomie, sous réserve de respecter les statuts de la société. Ce montage juridique permet au freelance de formaliser son activité dans un cadre clair et sécurisé, tout en bénéficiant d’une fiscalité et d’un régime social spécifiques. La structure EURL est particulièrement prisée pour les prestations intellectuelles, le conseil, la formation ou toute autre activité de services à forte valeur ajoutée, où la protection du patrimoine et la crédibilité commerciale sont décisives.

Conditions d’éligibilité pour le freelance

Pour créer une EURL, le freelance doit exercer une activité autorisée juridiquement dans ce cadre sociétaire. Les prestations intellectuelles, le conseil en stratégie, le développement informatique, la traduction ou la formation sont des exemples d’activités parfaitement compatibles. En revanche, certaines professions réglementées – comme les experts-comptables, les avocats ou les médecins – doivent respecter des règles spécifiques ou opter pour des structures dédiées (SELARL, SELAS, etc.). De même, des activités artisanales nécessitent souvent une immatriculation au registre des métiers. Il convient donc de vérifier en amont auprès des organismes compétents (Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre des Métiers, Ordres professionnels) les conditions d’exercice et les obligations réglementaires inhérentes à votre domaine.

Comparaison rapide avec d’autres statuts

Le choix entre micro-entreprise, EURL et SASU repose avant tout sur l’équilibre entre simplicité administrative, protection sociale et optimisation fiscale. La micro-entreprise offre une procédure de création ultra-rapide et un régime fiscal forfaitaire, mais elle expose le patrimoine personnel en cas de difficultés et se révèle limitée en termes de déduction de charges. La SASU, quant à elle, propose une grande flexibilité du capital social, un régime social de dirigeant assimilé salarié et moins de contraintes sur la répartition des dividendes, mais au prix de formalités plus lourdes et de charges sociales souvent plus élevées. L’EURL, par contraste, s’inscrit comme une solution intermédiaire : responsabilité limitée, régimes social et fiscal adaptables (IR ou IS), et coûts de création maîtrisés.

Procédure de création de l’EURL : formalités et astuces pratiques

La création d’une EURL pour un freelance obéit à une série de formalités rigoureuses, depuis la rédaction des statuts jusqu’à l’immatriculation et l’obtention du K-bis. Si ces étapes peuvent sembler fastidieuses, elles garantissent la fiabilité juridique et la bonne organisation de votre entreprise. Une préparation minutieuse et, le cas échéant, le recours à des professionnels (avocat, expert-comptable) permettent de sécuriser chaque phase et de limiter les risques d’erreurs ou d’omissions.

Rédaction des statuts

La rédaction des statuts est une étape cruciale qui doit respecter un formalisme précis. Les mentions obligatoires comprennent la dénomination sociale, l’objet, le siège, le capital, la durée et le régime d’imputation des bénéfices. Pour un freelance, il est recommandé d’ajouter des clauses spécifiques définissant le champ d’intervention, les modalités de sous-traitance et les règles de cession de parts. Par exemple, prévoir une clause d’agrément limité peut faciliter l’arrivée d’un deuxième associé sans bloquer le fonctionnement de la société. Il est essentiel de porter une attention particulière aux modalités de nomination et de révocation du gérant, afin de préserver votre autonomie tout en prévoyant des procédures claires en cas d’évolution du projet.

Constitution du capital social

Le capital social de l’EURL peut être fixé librement, sans minimum légal, bien qu’un montant symbolique de 1 € soit souvent choisi pour simplifier la création. Les apports peuvent être en numéraire ou en nature (matériel informatique, portefeuille clients, brevets, etc.). Les apports en numéraire doivent être libérés à hauteur d’au moins 25 % lors de la création, le solde devant être versé dans les cinq années suivantes. En cas d’apport en nature, il est nécessaire de décrire précisément la nature et la valeur des biens apportés, et de désigner un commissaire aux apports si leur évaluation excède 30 000 € ou si la valeur totale des apports en nature dépasse la moitié du capital social. Un montage bien préparé permet d’éviter les contestations ultérieures et d’inscrire la valeur réelle du projet dès la naissance de la société.

Immatriculation et publicité

Une fois les statuts rédigés et le capital constitué, l’EURL doit être immatriculée auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE) compétent ou via le guichet unique en ligne. Le dossier inclut un formulaire M0 rempli, une copie des statuts signés, l’attestation de dépôt des fonds, la preuve de domiciliation et, le cas échéant, le rapport du commissaire aux apports. Une annonce légale doit être publiée dans un journal habilité, mentionnant l’identité du gérant, le capital social, l’adresse et l’objet social. Enfin, l’extrait K-bis, véritable « carte d’identité » de votre société, vous sera remis, officialisant votre capacité à facturer, à ouvrir un compte bancaire professionnel et à contracter avec vos clients.

Coûts et délais

La création d’une EURL implique des coûts variables : la publication de l’annonce légale (environ 150 à 200 €), les frais de greffe (environ 70 à 80 €) et, éventuellement, les honoraires d’expert-comptable ou d’avocat (de 500 à 1 500 € selon le niveau d’accompagnement). Comptez en moyenne entre deux et quatre semaines pour obtenir votre K-bis, en fonction de la précision des documents fournis et de la réactivité du CFE. Planifier ces étapes et prévoir un budget dédié vous évitera des délais excessifs ou des surcoûts liés à des formalités manquées.

Responsabilité et préservation du patrimoine personnel

L’une des forces majeures de l’EURL réside dans la limitation de la responsabilité de l’associé unique à ses apports. Cette séparation garantit que les créanciers de la société ne puissent pas se tourner sur le patrimoine personnel du gérant, à moins qu’une faute de gestion ou une confusion des patrimoines ne soit établie. Pour un freelance, cette protection constitue un filet de sécurité en cas de litige commercial, de difficulté de trésorerie ou de sinistre professionnel.

Responsabilité limitée aux apports

Le principe de la SARL s’applique intégralement à l’EURL : l’associé unique ne perd que les sommes qu’il a engagées sous forme d’apports. Par conséquent, même en cas de dettes ou de redressement judiciaire, les biens personnels du gérant ne peuvent pas être saisis, dès lors que les comptes sont correctement tenus et que les formalités statutaires sont respectées. Cette barrière juridique est essentielle pour encourager l’initiative entrepreneuriale et protéger l’indépendant des risques professionnels inhérents à son activité.

Risques de « levée du voile »

Malgré cette protection, la jurisprudence admet la levée du voile social lorsqu’une confusion manifeste existe entre le patrimoine du gérant et celui de la société, ou lorsqu’une faute de gestion est commise (abus de biens sociaux, détournement d’actifs, dissimulation de dettes). Pour se prémunir contre ces risques, il est impératif de séparer rigoureusement les comptes bancaires, d’éviter toute utilisation personnelle des actifs de l’EURL et de consigner chaque décision importante dans des procès-verbaux ou un registre dédié. De la même manière, l’engagement de cautions personnelles pour obtenir un financement doit être justifié et limité à l’extrême pour ne pas compromettre la protection patrimoniale.

Spécificités du risque freelance

Le freelance est souvent exposé au non-paiement ou aux retards de règlement de ses prestations. En EURL, la société demeure l’interlocuteur juridique du client, ce qui permet de recourir plus aisément aux procédures de recouvrement (mise en demeure, injonction de payer). Toutefois, la responsabilité civile et professionnelle du freelance peut être engagée si les conseils prodigués sont erronés ou s’il cause un préjudice à son client. Il est donc fortement recommandé de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle adaptée, couvrant les conséquences financières de toute négligence ou inexactitude professionnelle.

Régime fiscal adapté aux activités de freelancing

Le choix du régime fiscal de l’EURL a un impact direct sur la rémunération du freelance, la gestion des déficits, ainsi que sur la lourdeur administrative. Par défaut, l’EURL est soumise à l’impôt sur le revenu (IR), mais elle peut opter pour l’impôt sur les sociétés (IS). Chacune de ces options présente des avantages et des inconvénients, qu’il convient d’analyser selon le niveau de bénéfice attendu, le rythme de réinvestissement et la stratégie de rémunération.

Imposition par défaut à l’impôt sur le revenu (IR)

L’EURL à l’IR traite les bénéfices comme des revenus du gérant, soumis à l’impôt dans la catégorie des BNC (bénéfices non commerciaux) ou des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) selon la nature de l’activité. Les charges professionnelles (loyers, matériel, formations, abonnements) sont déductibles, ce qui permet d’apurer le résultat imposable. En cas de déficit, celui-ci peut être imputé sur le revenu global de l’associé, dans la limite de 10 000 € par an, ou reporté sur les revenus des années suivantes. Ce régime s’avère intéressant pour un freelance en phase de démarrage ou ayant besoin de creuser un déficit volontaire pour réduire son imposition temporairement.

Option pour l’impôt sur les sociétés (IS)

Opter pour l’IS permet de dissocier fiscalement le revenu du gérant et le résultat de la société. La société est alors imposée à 15 % sur la tranche jusqu’à 42 500 € de bénéfice, puis au taux normal (25 % en 2022). La rémunération du gérant constitue une charge déductible, tandis que les dividendes restent soumis aux prélèvements sociaux et à la flat tax de 30 %. Ce schéma permet d’optimiser le couple salaire/dividendes et de constituer une réserve de trésorerie dans la société. En revanche, la double imposition (IS puis IR ou flat tax sur dividendes) et l’obligation d’une comptabilité plus formalisée sont à anticiper pour évaluer la pertinence de ce choix sur plusieurs années.

Régime de TVA

L’EURL peut bénéficier de la franchise en base de TVA si son chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 34 400 € pour les prestations de services. Au-delà, elle bascule automatiquement dans un régime réel simplifié ou normal, avec des obligations de déclaration semestrielle ou mensuelle et la facturation de la TVA aux clients. L’adhésion à un régime réel impose de maîtriser la gestion de la TVA collectée et déductible (achats, investissements, frais généraux), ce qui nécessite un suivi rigoureux de la comptabilité et, le plus souvent, l’assistance d’un expert-comptable pour éviter les erreurs de déclaration.

Champs sociaux et protection du gérant d’EURL

Le statut social du gérant d’EURL dépend de sa part de capital détenue et de sa rémunération. Il peut être classé parmi les travailleurs non salariés (TNS) ou les assimilés salariés, chaque catégorie ayant ses particularités en termes de cotisations, de protection sociale et de coût global.

Gérant majoritaire (travailleur non salarié – TNS)

Un gérant détenant plus de 50 % du capital social (directement ou via conjoint et mineurs) est automatiquement affilié au régime des travailleurs non salariés (RSI devenu Sécurité sociale des indépendants). Les cotisations couvrent la retraite de base et complémentaire, l’invalidité-décès, la maladie et les allocations familiales, calculées sur la base de la rémunération et d’un forfait en l’absence de revenus déclarés. Les cotisations TNS sont généralement moins élevées qu’un régime salarié, représentant environ 35 % à 45 % de la rémunération, mais la couverture maladie et retraite est souvent moins généreuse. Le régime réel des cotisations sociales peut être complété par un versement libératoire mensuel ou trimestriel, facilitant la gestion de trésorerie.

Gérant minoritaire ou égalitaire (régime assimilé salarié)

Le gérant qui ne dépasse pas 50 % du capital social peut opter pour le statut d’assimilé salarié, sous réserve de percevoir une rémunération. Les cotisations sont alors calculées sur la totalité de la rémunération, sans charges patronales sur la part dividendes, offrant une protection sociale plus avantageuse (chômage, retraite, prévoyance) mais avec un coût global plus élevé (environ 65 % à 75 % de la rémunération brute). Cette option peut être intéressante pour un freelance cherchant à maximiser sa couverture sociale, notamment s’il anticipe une période d’inactivité ou de maladie prolongée.

Protection sociale et prévoyance complémentaire

Quel que soit le régime choisi, il est impératif de renforcer sa protection par des contrats complémentaires. Une mutuelle santé adaptée, un contrat de prévoyance couvrant l’incapacité de travail et l’invalidité, ainsi qu’un plan de retraite complémentaire Madelin permettent de pallier les limitations des régimes obligatoires. Les cotisations à ces dispositifs sont déductibles du résultat imposable pour les travailleurs non salariés et, dans une moindre mesure, pour les assimilés salariés. Anticiper ces protections dès la création de l’EURL est une démarche à la fois responsable et rentable à long terme.

Gestion comptable, administrative et obligations de reporting

L’EURL doit se conformer à un formalisme comptable et déclaratif précis. Au-delà de la tenue quotidienne des écritures, le gérant doit veiller au respect des échéances fiscales et sociales, ainsi qu’à la transparence vis-à-vis des tiers. Une organisation méthodique et l’appui d’un expert-comptable garantissent la conformité et la fiabilité des comptes, tout en permettant de dégager du temps pour l’activité opérationnelle.

Tenue et organisation de la comptabilité

La comptabilité de l’EURL repose sur la tenue d’un livre-journal, d’un grand livre et d’un registre des immobilisations et amortissements. Chaque opération doit être justifiée par une pièce (facture, quittance, bulletin de salaire) et enregistrée de manière chronologique. L’exploitation d’un logiciel comptable adapté facilite la gestion des écritures et la production des états financiers. Par ailleurs, l’archivage des documents doit respecter un délai légal de dix ans pour les factures et les documents sociaux, et six ans pour les déclarations fiscales. Ce suivi rigoureux permet de répondre sans difficulté à toute demande de l’administration ou à un contrôle éventuel.

Approbation et dépôt des comptes annuels

Chaque année, l’associé unique doit approuver les comptes dans les six mois suivant la clôture de l’exercice fiscal. Pour les EURL sous les seuils de bilan et de chiffre d’affaires, un rapport de gestion simplifié peut suffire. Le procès-verbal d’approbation doit être consigné dans un registre des décisions, puis les comptes doivent être déposés au greffe du tribunal de commerce avec un formulaire spécifique. Le respect de ces obligations garantit la transparence des informations financières et conditionne la recevabilité des actes (financements, cessions de parts, etc.).

Déclarations fiscales et sociales récurrentes

L’EURL réalise plusieurs déclarations tout au long de l’année : la liasse fiscale (liasse 2050 et annexes) pour l’IR ou l’IS, les déclarations de TVA mensuelles ou semestrielles, la déclaration de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) pour les structures dont le chiffre d’affaires dépasse 500 000 €. Sur le plan social, le gérant doit déclarer ses revenus et régler ses cotisations auprès de l’URSSAF, de la Sécurité sociale des indépendants ou des caisses correspondantes pour les assimilés salariés. La fiabilité des données déclarées repose sur la précision de la comptabilité et la préparation en amont des échéances.

Transparence et mentions légales

Au-delà du K-bis, la transparence de l’EURL passe par la mise à jour régulière des statuts et des mentions légales sur le site internet ou les documents commerciaux. Tout changement de gérance, d’adresse du siège ou de capital doit être porté à la connaissance du public par le dépôt d’un dossier modificatif et la publication d’une nouvelle annonce légale. Ces démarches assurent la confiance des partenaires commerciaux et la conformité avec le droit des sociétés. La rigueur dans la communication des informations juridiques contribue également à prévenir les litiges et à renforcer la crédibilité de votre activité freelance.

Prise de décision et relations extérieures de l’associé unique

La gouvernance de l’EURL, bien que centralisée autour d’un seul associé, repose sur un formalisme destiné à garantir la validité des décisions. En tant qu’associé unique, vous disposez de pouvoirs étendus, qu’il convient toutefois de dissocier clairement de vos fonctions de gérant pour éviter toute confusion juridique.

Modalités de prise de décision

Chaque décision importante – approbation des comptes, modification des statuts, nomination ou révocation du gérant, augmentation ou réduction du capital – doit faire l’objet d’un procès-verbal inscrit sur un registre dédié. Le procès-verbal précise la nature de la décision, sa date, son lieu et son résultat. Bien que la procédure soit simplifiée pour l’associé unique, le respect de ces formalités est indispensable pour assurer la validité des actes et pour pouvoir justifier de votre prise de décision lors d’un contrôle ou d’une cession de parts.

Relations avec les clients et fournisseurs

Le gérant de l’EURL engage la société par sa signature sur les contrats, devis et factures. Il est donc essentiel de disposer d’une délégation de pouvoir claire, même si vous êtes l’associé unique, pour distinguer vos engagements personnels de ceux de la structure. En matière de négociation commerciale, la mention « EURL » et votre numéro SIRET doivent figurer sur tous les documents, garantissant ainsi votre responsabilité limitée et votre statut professionnel. Sur le plan fiscal, l’EURL peut récupérer la TVA sur les achats et sur la facturation de ses clients, à condition de respecter les obligations de facturation et de déclaration.

Atouts et limites de l’EURL pour le travailleur indépendant

Le choix d’une EURL présente des avantages concrets pour le freelance, mais il comporte également des contraintes. Un examen objectif des forces et des faiblesses permet de décider en connaissance de cause si ce statut correspond à votre projet et à vos ambitions.

Points forts

La protection du patrimoine personnel constitue l’avantage le plus tangible de l’EURL. Par ailleurs, la crédibilité renforcée auprès des grands comptes et des établissements financiers facilite l’obtention de contrats et de financements. La flexibilité dans la répartition entre salaire et dividendes offre un levier d’optimisation fiscale et sociale, tandis que le choix entre l’IR et l’IS permet d’adapter votre stratégie selon l’étape de développement. Enfin, l’encadrement juridique et la transparence des comptes rassurent les partenaires et limitent les risques de litiges.

Inconvénients

Les formalités de création et de gestion d’une EURL sont plus lourdes qu’en micro-entreprise. Les coûts d’expert-comptable, d’assurance et de publication légale peuvent représenter un budget significatif pour un freelance débutant. La rigueur comptable et la multiplicité des déclarations requièrent du temps ou un accompagnement externe. La rigidité statutaire et la nécessité de réunions et de PV pour chaque modification limitent également la spontanéité, parfois recherchée par l’indépendant dans ses démarches administratives.

Retours d’expérience et cas concrets

De nombreux freelances en développement web ou en marketing digital rapportent que l’EURL leur a permis de franchir un palier de chiffre d’affaires au-delà de 70 000 € annuels, tout en sécurisant leurs économies personnelles. D’autres consultants en stratégie, confrontés à des appels d’offres publics, soulignent que le statut sociétaire rassure les collectivités et les entreprises clientes sur la pérennité et la solidité financière de la structure. Une erreur fréquente reste toutefois le choix d’un capital social trop faible, limitant la crédibilité initiale et compliquant l’accès à certains marchés. Il est donc conseillé de calibrer le capital et d’anticiper les besoins financiers dès la rédaction des statuts.

Horizons et préconisations pour l’EURL freelance

Sur la durée, l’EURL peut évoluer vers d’autres formes plus adaptées à la croissance ou à la diversification de l’activité. L’option pour l’IS peut être révisée au bout de trois ans, si la structure génère des bénéfices réguliers. La transformation en SARL Pluripersonnelle ou en SASU peut s’envisager pour accueillir de nouveaux associés ou pour bénéficier d’une gouvernance plus souple. En cas de cession, la valorisation de l’EURL repose sur plusieurs critères : la rentabilité, le portefeuille clients, le positionnement sur le marché et la qualité des actifs immatériels.

Si la cessation d’activité devient inévitable, la dissolution et la liquidation requièrent un contrôle des comptes, la réalisation d’un état de liquidation et la radiation du registre du commerce. Chaque étape, de la transformation à la dissolution, doit être anticipée pour réduire les coûts et préserver la sécurité juridique de l’opération. Enfin, une collaboration étroite avec un expert-comptable et un avocat spécialisé dès la phase pré-création et tout au long de la vie de l’EURL garantit une gestion optimale et sereine, permettant au freelance de se concentrer sur l’essentiel : son expertise et son développement commercial.

Pour en savoir plus sur les statuts d'entreprise