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Une Approche Complète des Démarches pour Fonder une SASU

Créer une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) représente un enjeu majeur pour l’entrepreneur désireux de combiner souplesse juridique et protection patrimoniale. Ce choix s’impose de plus en plus auprès des créateurs d’entreprise français, séduits par la responsabilité limitée à leurs apports et par les possibilités d’optimisation fiscale qu’offre ce statut. Les nombreuses décisions à prendre, du montage du capital social à la rédaction des statuts, appellent à une rigueur administrative exemplaire pour garantir la validité et la pérennité de la structure nouvellement créée.

Dans un contexte économique où chaque erreur formelle peut ralentir ou compromettre un développement, la maîtrise des procédures administratives s’avère cruciale. Entre dépôt des fonds, publication au Journal d’Annonces Légales, immatriculation et inscriptions sociales, chaque étape doit être scrupuleusement respectée pour éviter les retards et les coûts supplémentaires. Cet article propose un guide exhaustif et structuré, à la fois théorique et pragmatique, pour accompagner pas à pas les créateurs dans leurs démarches de constitution d’une SASU.

Pré-requis et Choix Initiaux

Vérification de l’Éligibilité à la SASU

Avant de s’engager dans le processus de création d’une SASU, il est indispensable de vérifier que les conditions légales sont réunies. Par définition, la SASU ne peut comporter qu’un seul associé, personne physique ou morale, permettant ainsi une gouvernance claire et une prise de décision rapide. Le capital social minimum n’est pas fixé par la loi, offrant une grande liberté, mais la détermination de son montant doit refléter la réalité économique du projet et rassurer partenaires et établissements financiers.

En parallèle, il est pertinent d’analyser les alternatives juridiques comme l’EURL ou la SAS pluripersonnelle. Alors que l’EURL limite les formalités et affiche une simplicité de fonctionnement, la SASU se distingue par une plus grande souplesse dans la rédaction des statuts et l’organisation des pouvoirs. Pour un comparatif détaillé entre SASU, EURL et SAS, référez-vous à notre article « Incidences du statut juridique sur… », qui explore notamment les régimes sociaux, les obligations comptables et les mécanismes de transmission du capital.

Décision du Régime Fiscal et Social du Dirigeant

Un choix déterminant concerne l’imposition des bénéfices : l’option pour l’impôt sur les sociétés (IS) ou pour l’impôt sur le revenu (IR). L’IS offre un taux réduit pour les PME sous certaines conditions et permet de réinvestir les bénéfices moins lourdement taxés, tandis que l’IR peut se révéler avantageux pour un dirigeant à revenu modéré ou dans le cadre d’un démarrage à faible rentabilité. L’option pour l’IR doit être sollicitée dans les trois premiers mois de l’exercice social, via le formulaire 2065-SD ou 2069-M-SD, sous peine de basculement automatique à l’IS.

Sur le plan social, le président de SASU relève du régime des assimilés-salariés, ce qui se traduit par une couverture sociale étendue (retraite, maladie) mais des charges plus élevées qu’un travailleur non salarié. Pour approfondir ces aspects, notre dossier « Statut juridique et obligations en matière de cotisations sociales des dirigeants » détaille les taux applicables, les modalités de déclaration et les avantages en termes de protection individuelle.

Choix du Siège Social

Le siège social constitue l’adresse officielle de la société et conditionne plusieurs obligations, notamment en matière fiscale (taxe foncière, Cotisation Foncière des Entreprises) et de domiciliation. Trois solutions s’offrent au créateur : l’usage du domicile personnel, qui ne nécessite pas de frais mais impose des règles strictes d’occupation et d’assurance ; le recours à une pépinière d’entreprises, offrant un environnement stimulant et des services mutualisés ; ou la domiciliation chez un prestataire agréé, garantissant confidentialité et image professionnelle.

Le choix de domiciliation a une incidence directe sur l’attractivité de la société aux yeux des partenaires et sur les conditions d’imposition locale. Il convient donc de comparer soigneusement les offres de centres de domiciliation selon leur localisation, leurs services annexes et le coût global annuel, afin d’optimiser l’équilibre financier dès la phase de lancement.

Rédaction des Statuts de la SASU

Contenu Obligatoire

Les statuts constituent la charte fondamentale de la SASU et doivent mentionner avec précision la dénomination sociale, l’objet social, la durée de la société (maximum 99 ans), le siège social et le montant du capital social. La détermination du capital implique de spécifier la valeur nominale de chaque action ainsi que la répartition du capital entre les apports en numéraire et les apports en nature. Pour ces derniers, un rapport d’évaluation rédigé par un commissaire aux apports ou un professionnel agréé est obligatoire dès lors que la valeur dépasse 30 000 €. En dessous de ce seuil, l’associé unique, même s’il détient la totalité du capital, doit justifier la réalité et la valorisation des apports en nature.

La description de l’objet social mérite une formulation suffisamment large pour englober les évolutions possibles de l’activité tout en restant claire pour éviter les interprétations divergentes au moment de l’agrément des cessions d’actions futures ou de la demande d’autorisation administrative. Une rédaction précise de ces éléments réduit le risque de remise en cause de la validité des statuts et renforce la sécurité juridique de la structure.

Clauses Spécifiques à Prévoir

Au-delà des mentions obligatoires, certaines clauses peuvent être insérées pour sécuriser la gouvernance et protéger l’associé unique. Parmi elles figurent les modalités de nomination du président, dont la durée du mandat et les conditions de révocation doivent être clairement définies. De même, il est conseillé d’inclure une clause d’agrément pour toute cession d’actions, garantissant un contrôle sur l’entrée de nouveaux investisseurs ou partenaires.

Des clauses de préemption peuvent également être prévues, offrant à l’associé unique la priorité d’achat en cas de cession envisagée par un éventuel futur associé. Enfin, pour anticiper les besoins de financement ou de restructuration, la possibilité de procéder à une augmentation ou une réduction de capital et les modalités correspondantes (droit préférentiel de souscription, augmentation par incorporation de réserves) doivent être détaillées afin de faciliter les opérations ultérieures sans devoir modifier entièrement les statuts.

Conseils de Rédaction et Recours à un Professionnel

La rédaction des statuts engage fortement l’avenir de la société. Même si des modèles gratuits circulent sur internet, l’intervention d’un avocat spécialisé ou d’un expert-comptable garantit une adaptation sur mesure au projet et une cohérence fiscale et patrimoniale. Le professionnel veille à la concordance entre l’activité prévue, les enjeux financiers et la stratégie de développement, limitant ainsi les risques de redressement ou de contentieux ultérieurs.

De plus, un regard externe permet d’anticiper les questions que pourraient se poser les organismes sociaux ou fiscaux, optimisant les clauses sociales du président et les conditions de versement de dividendes. En définitive, cet investissement initial dans un accompagnement expert s’avère souvent amorti par les économies et la sérénité générées tout au long de la vie de la société.

Libération du Capital Social et Dépôt des Fonds

Ouverture d’un Compte Bancaire Professionnel ou Dépôt chez un Notaire

La première étape concrète après la rédaction des statuts consiste à déposer les apports en numéraire. L’ouverture d’un compte professionnel auprès d’une banque traditionnelle requiert la présentation du projet, des statuts signés et des pièces d’identité du dirigeant. Certains établissements peuvent demander un business plan et un devis d’investissement pour évaluer la viabilité financière de la société. En alternative, le dépôt peut se faire auprès d’un notaire ou d’un établissement de paiement agréé, voire à la Caisse des Dépôts si les fonds dépassent un seuil critique, chaque formule offrant différents niveaux de services et de garanties.

L’entrepreneur doit comparer les conditions d’ouverture et la qualité de l’accompagnement fourni, car le choix de la banque influence non seulement les frais bancaires mais aussi l’accès à des lignes de crédit ou à un réseau de partenaires professionnels utiles lors du démarrage de l’activité.

Attestation de Dépôt des Fonds

Une fois les fonds versés, la banque ou le notaire émet une attestation de dépôt, mentionnant obligatoirement la dénomination sociale, le montant libéré et le numéro du compte. Ce document est essentiel pour le dossier d’immatriculation et doit être daté de moins de six mois au moment du dépôt au greffe. Sans cette attestation conforme, le greffe refusera l’enregistrement de la société, entraînant un nouvel envoi et un retard potentiellement coûteux dans le démarrage de l’activité.

Il est vivement conseillé de vérifier que toutes les mentions réglementaires figurent sur l’attestation avant de la joindre au dossier d’immatriculation, afin de limiter les risques de rejet et de garantir un traitement rapide du dossier par le greffe du tribunal de commerce compétent.

Formalités Post-Dépôt

Après le dépôt, les fonds restent bloqués jusqu’à l’immatriculation définitive de la SASU. En cas d’apports partiels, la libération du solde doit respecter les échéances fixées dans les statuts (souvent cinq ans maximum). Une fois le K-bis obtenu, la banque débloque les fonds, permettant à l’entreprise de disposer immédiatement de ses ressources pour lancer l’exploitation.

Pour les apports en nature, la mise à disposition des biens doit également être effective dès l’immatriculation. L’associé unique doit alors s’assurer de la correcte inscription des immobilisations au bilan comptable et de la concordance entre l’apport valorisé et la réalité matérielle ou intellectuelle apportée.

Publication de l’Avis de Constitution

Choix du Journal d’Annonces Légales (JAL)

La publication d’un avis dans un Journal d’Annonces Légales est une formalité incontournable pour informer les tiers de la création de la société. Le choix du JAL dépend strictement de la localisation du siège social, chaque département disposant de journaux habilités à publier ces annonces. Il est donc impératif de consulter la liste officielle des JAL, généralement accessible via le site de la préfecture, et de comparer les tarifs et les délais de parution pour obtenir le meilleur rapport qualité-prix.

Certaines plateformes en ligne proposent un service clé en main, intégrant la rédaction et l’envoi à l’éditeur, ce qui peut s’avérer pratique pour limiter les risques d’erreur et respecter le calendrier imposé pour le dépôt du dossier d’immatriculation au greffe.

Contenu de l’Avis

L’avis de constitution doit mentionner la forme sociale (SASU), la dénomination, l’adresse du siège, le montant du capital social, l’objet social, la durée et l’identité du président. Une attention particulière doit être portée à la concordance entre ces mentions et les statuts, afin d’éviter toute incohérence susceptible d’entraîner un refus lors de la constitution du dossier. Voici un exemple type d’avis : « Par acte sous seing privé en date du XX/XX/XXXX, il a été constitué une SASU dénommée XX, au capital de XX euros, dont le siège social est situé à XX, pour une durée de XX années. Président : M. X. »

Il convient également de veiller à ce que l’objet social soit formulé de manière concise mais suffisamment large pour couvrir l’ensemble des activités envisagées, sans tomber dans des formulations trop génériques qui pourraient porter à interprétation.

Délais, Coût et Attestation de Parution

La publication doit intervenir dans le mois précédant le dépôt du dossier au greffe. Le coût moyen se situe entre 150 et 250 euros selon la longueur de l’annonce et le journal choisi. Une fois parue, l’éditeur fournit une attestation de parution qui doit être jointe au dossier d’immatriculation. Cette preuve de publication est un des éléments clés du dossier, attestant de la transparence de l’opération et de l’information communiquée aux tiers.

En cas d’oubli ou de publication tardive, le greffe peut rejeter le dossier ou exiger une nouvelle insertion, entraînant des frais supplémentaires et un délai d’obtention du K-bis rallongé.

Constitution et Dépôt du Dossier d’Immatriculation

Formulaire M0 SASU

Le formulaire M0 SASU centralise toutes les informations relatives à la nouvelle société : identité du dirigeant, adresse du siège, nature de l’activité (codes NAF), choix du régime fiscal, effectif prévisionnel. Chaque section doit être soigneusement remplie, sans rature ni omission. En parallèle, le dossier doit comporter les pièces jointes suivantes : statuts signés, attestation de parution, justificatif de siège de moins de trois mois (quittance de loyer, bail, titre de propriété), attestation de dépôt des fonds et déclaration des bénéficiaires effectifs.

Le risque d’un dossier incomplet est de voir l’immatriculation repoussée ou refusée avec demande de pièces complémentaires, ce qui peut retarder de plusieurs semaines la délivrance du K-bis et donc l’ouverture effective de l’entreprise sur le marché.

Déclaration des Bénéficiaires Effectifs

Depuis 2017, toute société doit déclarer ses bénéficiaires effectifs, c’est-à-dire les personnes physiques détenant directement ou indirectement plus de 25 % du capital ou des droits de vote, ou exerçant un pouvoir de contrôle sur les organes de gestion. Cette déclaration, jointe au dossier d’immatriculation via le formulaire dédié (imprimé n°2050), vise à lutter contre le blanchiment et le financement du terrorisme.

En cas d’omission ou d’inexactitude, le dirigeant s’expose à une amende pouvant atteindre 7 500 euros et à des poursuites pénales. Le dépôt doit être mis à jour tous les cinq ans ou à chaque changement de bénéficiaire effectif.

Options Fiscales à Cocher

Au moment de l’immatriculation, il convient de préciser les options fiscales de la SASU : régime de TVA (réel simplifié ou réel normal), bénéfice réel simplifié ou normal, ainsi que les éventuelles exonérations comme le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) ou l’option pour le régime mère-fille si la SASU est une filiale d’un groupe. Une erreur de case cochée peut conduire à des réclamations financières et compromettre les avantages fiscaux recherchés lors de la création.

Pour les entreprises innovantes, l’obtention du label JEI conditionne un allègement significatif des charges sociales et fiscales sur les salaires de R&D. La demande d’agrément JEI doit être effectuée simultanément avec le dépôt du dossier d’immatriculation pour garantir la reconnaissance dès le premier exercice.

Perspectives pour un Développement Pérenne

Après l’immatriculation, la SASU doit s’inscrire aux organismes sociaux (URSSAF ou SSI) pour le président et auprès du service des impôts (SIE) pour débuter la facturation et la déclaration de TVA. La mise en place d’une comptabilité rigoureuse, qu’elle soit tenue en interne à l’aide d’un logiciel adapté ou externalisée auprès d’un expert-comptable, constitue un pilier fondamental pour suivre la santé financière et respecter les obligations annuelles telles que le dépôt des comptes et l’approbation des bilans.

Il est également essentiel d’anticiper les évolutions possibles de la structure : augmentation de capital pour accueillir de nouveaux investisseurs, modification du siège social, changement de président ou transformation en SAS pluripersonnelle. Les formulaires M2, M3 ou M4, associés à la publication d’avis légaux, sont des formalités à maîtriser pour préserver la conformité et la réputation de la société.

Pour garantir un pilotage efficace, l’élaboration d’un calendrier de relances pour les échéances fiscales, sociales et légales, ainsi que l’usage d’outils numériques de suivi (alertes greffe, portails CFE) s’avèrent indispensables. En adoptant une démarche proactive et en s’entourant de partenaires de confiance, l’associé unique dispose d’un cadre solide pour transformer sa SASU en un moteur de croissance durable et innovant.

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